La publication au printemps dernier par la revue Critique d’un numéro spécial dirigé par Vincent Debaene et Anne Lafont sur la notion coalescente d’art Noir se révèle une proposition esthétique en lien avec un moment historique particulier où se côtoient l’exposition Le Modèle noir du musée d’Orsay ; l’ouverture de la première chaire d’histoire africaine au Collège de France ; l’inauguration de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage ; la question des restitutions du patrimoine africain par les musées européens… autant d’événements propres à interroger l’art, l’histoire, la mémoire et le patrimoine en ce qu’ils participent d’un renouveau de la connaissance historique et des modalités de sa transmission.

Cette carte blanche, Anne Lafont souhaite en user pour prolonger ce mouvement qui croit en la place de l’art dans la fabrique commune d’une histoire complexifiée.

à propos

Anne Lafont

Anne Lafont est historienne de l’art et directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Elle a suivi sa formation au Canada et en France avant d’être pensionnaire de la Villa Médicis à Rome. Elle a ensuite rejoint l’université Paris-Est en tant que maîtresse de conférences puis l’Institut national d’histoire de l’art où elle a passé dix années, jusqu’en 2017. Elle a publié récemment Une Africaine au Louvre en 1800. La place du modèle (INHA, 2019), sur le portrait d’une femme noire, dite Madeleine par Madame Benoist (conservé au Louvre), ainsi qu’une monographie intitulée L’art et la race. L’Africain (tout) contre l’œil des Lumières (les presses du réel, 2019). En 2019, elle a été membre du conseil scientifique de l’exposition du musée d’Orsay : Le Modèle noir de Géricault à Matisse.

Kongo Astronauts 

La photographie utilisée pour illustrée le cycle et la page web vient du collectif Kongo Astronauts.