Masque de deuil
Objet
- Type d'objet : Objet
- Nom vernaculaire : buk, krar ou kara
- Géographie : Océanie – Australie – Australie – Queensland (état) – Torres (Détroit)
- Culture : Océanie – Mabuiag
- Date : 19e siècle
- Matériaux et techniques : Ecaille de tortue, fibres végétales, bois, plumes de casoar, pigment rouge, résine.
- Dimensions et poids : 57 x 25 x 32 cm, 2200 g37 × 25 × 28 cm
- Ancienne collection : James Hooper ; Ancienne collection : André Fourquet ;
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 70.2004.1.3
Description
Ce masque en écaille de tortue marine est monté par assemblage. Le nez fin et long est fixé au visage à l'aide d'un lien végétal tressé. La bouche à l'intérieur de laquelle sont scultpées des dents pointues est ourlée - comme les yeux - d'une couche de résine. Le front, le menton et le tour des yeux sont ornés de pointillées réguliers formant des motifs de cercles et de bandes qui animent la surface. Le contour du visage est ceint d'une colerette découpée en ajours.
Usage
Propres aux îles du détroit de Torres, qui sépare l’Australie de la Nouvelle-Guinée, les masques en écailles de tortue étaient fabriqués à partir d’écaille de tortue chauffée, puis pliée, découpée et façonnée pour obtenir la forme voulue. L’artisan, après avoir percé les bords des segments d’écaille, y passait des fibres afin de les rapprocher pour créer du volume. Selon les sources, de tels masques pouvaient être utilisés lors de cérémonies funéraires, des initiations ou à l’occasion de rites de fertilité en faveur d’une abondance de récoltes ainsi que de pêches et de chasses fructueuses. Les hommes portaient alors ces masques appelés buk, krar ou kara, complétés de costumes végétaux, de plumes et d’autres éléments rapportés. Le bruit produit par ces éléments faisait partie intégrante des danses qui narraient les grands moments de la vie de héros ancestraux. Ce masque est fragmentaire, ce qui explique qu’il consiste principalement en un visage anthropomorphe. Des exemplaires plus complets mêlent figures anthropomorphes et zoomorphes, et évoquent des êtres qualifiés de mythiques, totémiques ou surnaturels dans la littérature. De tels masques en écaille sont signalés dès 1606 par l'explorateur espagnol Diego de Prado.