Grand panneau aux scènes chrétiennes
Objet
- Classification : Objet
- Géographie : Asie – Asie méridionale – Iran – Ispahan (province) – Ispahan (ville)
- Date : Première moitié du 19ème siècle
- Matériaux et techniques : Papier mâché, décor peint et verni
- Dimensions et poids : 30 × 47,5 × 1 cm
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 70.2020.1.1
Description
Ce panneau, en papier mâché peint et verni avec rehauts d'or, ne comporte pas de signature ni de date permettant d'identifier précisément son auteur qui a largement subi l’influence des artistes occidentaux.La face externe du panneau est ornée de deux scènes chrétiennes dans un paysage champêtre. La première, sur la gauche, évoque le baptême du Christ. Saint Jean-Baptiste, drapé d’un tissu bleu, verse de l’eau sur la tête de Jésus qui cache sa nudité avec un linge orangé. Au-dessus d’eux, deux figures d’anges émergent des nuées. Cette scène est sans doute peinte d’après une reproduction du tableau de Pierre Mignard " Le Baptême du Christ " (1666-1667), conservé à l’Eglise Saint-Jean-au-Marché à Troyes. Celui-ci a en effet été largement reproduit, sous forme d’estampes, par des artistes tel que Claude Duflot (1665 - 1727) ou François Georgin (1801-1863). Sur le côté droit est représentée la Vierge Marie, vêtue à l’occidentale et assise sur large un trône. A sa droite, se tient l’enfant Jésus représenté ici comme Shiva Nataraja, divinité du panthéon hindou et seigneur de la danse. Il est debout sur un reposoir, la jambe droite repliée devant le genou gauche. Sa tête est ceinte d’une auréole circulaire. Sur la face interne du panneau, se détache sur un fond grenat une mandorle polylobée renfermant la Vierge vêtue de rouge et poitrine dénudée. Elle est accompagnée de l'Enfant Jésus drapé d’un pagne.
Usage
Le travail du papier mâché verni semble avoir vu le jour au 15ème siècle, à Hérat (aujourd’hui en Afghanistan) pour l’ornement des reliures de manuscrits jusqu’alors recouvertes de cuir. Il ne fait guère de doute que ce nouveau type de reliure est né du désir des peintres d’imiter les laques chinoises. Dès le 17ème siècle, tout une gamme d’objets en papier mâché peint et verni – coffrets, plumiers, étuis à miroir, plateaux – sont produits à Ispahan. Ils sont ornés d’un décor de fleurs et d’oiseaux, de scènes figuratives inspirés du Shahnameh ou du Khamsah de Nizami. Le répertoire décoratif évolue sous la dynastie des Qajars (1786 à 1925) jusqu’à intégrer des sujets chrétiens inspirés d’images pieuses introduites dès le 17ème siècle par les confréries religieuses catholiques ou par les marchands des compagnies orientales. Ainsi, bien qu’ils n’aient jamais visité l’Europe, de nombreux artistes iraniens tel que Muhammad Bâqir (actif entre 1735–90), Muhammad Sadiq - célèbre peintre du 18ème siècle - ou encore Najaf ‘Ali d’Ispahan vont reproduire de nombreuses œuvres occidentales d’inspiration chrétienne.