Masque
Objet
- Classification : Objet
- Nom vernaculaire : Rom Kon
- Géographie : Océanie – Mélanésie – Vanuatu – Malampa – Ambrym (île) – Nord Ambrym
- Culture : -
- Date : milieu du 20e siècle
- Matériaux et techniques : Fibres végétales, plumes, pigments, bois léger, feuilles
- Dimensions et poids : 130 x 32 x 38,3 cm, 3528 g
- Collecte : Jean Guiart ; Précédente collection : Musée national des arts d'Afrique et d'Océanie (Océanie) ;
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 72.1962.1.4.1 D
Description
La tête du masque est constituée de trois plans triangulaires : deux verticaux peints en rouge où se dessinent sur chacun un oeil et un sourcil en relief ; un plan horizontal vert servant de support au nez en relief et la bouche. Les yeux, le nez sont soulignés de noir. Un bord large vert et rouge cerne le visage et une bande noire/rouge/blanche souligne l'arête verticale au centre. Le sommet du masque est orné de plumes noires et blanches et de feuilles de pandanus séchées. Sur le pourtour, "barbe" et "chevelure" sont en fibres.
Usage
Il existe plusieurs types de masques « rom » en provenance de l’île d’Ambryn au Vanuatu, en particulier au nord de l’île. Tous reprennent pour le visage composite la forme du losange, fréquente dans l’art rituel du Vanuatu. Une partie des traditions liées aux masques « rom » semblent avoir été héritées de Malekula, via l’ouest d’Ambrym, suite à des mouvements de populations au début du XXe siècle. Une puissance et une ancienneté particulières sont attribuées à certaines formes. A Ambrym au XXe siècle, en parallèle des cérémonies de prises de grades « mage », les anthropologues répertorient plusieurs rites plus secrets, tels ceux des sociétés masculines « luan » ou « bato ». Ces sociétés se caractérisent par des activités spécifiques, de longues périodes d’isolement et des connaissances restreintes liées à des objets rituels, des masques et des danses. Les hommes, parfois à condition d’avoir atteint un grade suffisamment élevés dans le « mage », pouvaient acquérir les droits qui donnent accès aux connaissances nécessaires à la confection d’un type de masque et de costume, et à l’exécution de la danse correspondante. L’acquisition de ces droits requiert des paiements, autrefois effectués surtout en cochons ou en volailles, mais aujourd’hui aussi constitués d’argent. La disparition, à partir des années 1940 d’un grand nombre de rites secrets expliquent peut-être le transfert de certaines traditions dans la sphère publique. Il est aussi possible que certains masques aient changés de statut au cours de leur existence. Ce qu’il advient du masque à l’issue de la danse pour lequel il est créé varie en effet d’une description à l’autre. Si certains semblent destinés à être détruits, d’autres au contraire seraient utilisés à plusieurs reprises, voire dans différents contextes.Des masques « rom » sont toujours fabriqués et dansés aujourd’hui. La description historique donnée pour ce masque est : « Le masque "rom kon", rare, est utilisé dans des danses publiques. Plusieurs dizaines d'hommes y participent, tous revêtus d'une variante de ce masque, et le corps couvert d'un costume de rubans de feuilles de bananier. Chaque danseur tient dans la main droite un long bras conique en vannerie terminé par des sonnailles faites de coques de fruits sèches et vides. Le masque était détruit à l'issue de la danse. Le droit de porter ce masque et de participer à la danse rom se paie en cochons à dents. »