Batik talismanique
Textile ou vêtement
- Classification : Textile ou vêtement
- Géographie : Asie – Asie du sud-est – Indonésie – Grandes îles de la Sonde (aire) – Sumatera – Jambi (province)
- Culture : -
- Date : 19e siècle
- Matériaux et techniques : coton, teintures naturelles. Technique du batik.
- Dimensions et poids : 218,3 × 89,5 cm
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 70.2017.16.1
Description
Batik dont la composition élégante et subtile joue sur une composition géométrique alternée. Une mise en abyme de losanges enclôt en haut et en bas une fleur de lotus ouverte tandis qu'au centre la fleur, dégagée de tout cadre, semble irradier des rayons. Les lignes formant les losanges sont une alternance d'imitation de calligraphie arabe et de petits cercles. Au dessus de ce tapis de lignes créant un effet de profondeur, huit symboles islamiques encadrent les fleurs médianes et semblent flotter à la surface du batik. Ces symboles sont un écho à la religion bouddhiste présente dans le passé à Sumatra, remémorant les 8 sentiers de l'illumination de la philosophie bouddhiste. Les tughra ottomanes signifient les invocations poétiques de Dieu, et le motif de la double épée, Dul'al Faqar, rappelle celle que Muhammad offrit à son neveu Ali. Les extrémité sont formées de deux bordures "pengada".
Usage
Ce type de batik appelé "batik kaligrafi" était soit fabriqué à Cirebon sur l'île de Java soit à Jambi sur l'île de Sumatra comme c'est le cas, semble-t-il, pour cette pièce. Les liens de Sumatra avec les régions arabes furent prospères dès le XIIIe siècle. Jambi et Aceh avaient tissé des liens avec l'empire Ottoman, ces deux régions étaient tendues dans leurs efforts de libération du joug néerlandais. Au cours du 19e siècle, le Sultan ottoman aida le Sultan de Jambi à se révolter contre les colonisateurs en entrainant militairement les soldats sumatranais. Ces types de textile ornés d'une écriture talismanique imitant la calligraphie arabe étaient considérés comme protecteur et vibrant d'une énergie bénéfique lorsqu'ils étaient portés. La dimension de ce batik laisse à penser qu'il devait servir à recouvrir le cercueil d'un combattant.