Costume d'Ours : masque-heaume
Textile ou vêtement
- Classification : Textile ou vêtement
- Géographie : Amérique – Amérique du Sud – Bolivie – Oruro (département) – Cercado (province) – Oruro (ville)
- Date : 2006
- Matériaux et techniques : Fibre synthétique, plâtre, paillettes, plastique, métal
- Dimensions et poids : 52 x 59 x 45 cm
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 70.2010.31.6.1
Description
Costume d'ours.
Usage
Costume de danse de la Diablada.L’ours andin à « lunettes », le Jukumari, transite par différents étages écologiques. Il est de fait perçu comme un médiateur entre entités différentes, divinités et humains, ou groupes humains différents. Il est présent dans plusieurs danses des Andes boliviennes, en particulier la Diablada et la Morenada. Dans la Diablada, il tient un rôle ludique : il est le personnage qui dialogue et interagit avec le public. Le Jukumari a évolué en ours polaire.L'origine de la danse de "La Diablada" remonte au XVIIe siècle quand les mineurs des villes de Potosí et d'Oruro reconnurent la Vierge de la Candelaria (Vierge du Socavón) comme la Mère Protectrice des travailleurs, la "Pachamama" ou "Terre Mère", et la Sainte Patronne des mineurs. En parallèle, la croyance en "Supay", un personnage mythique préhispanique, divinité de l'inframonde, perdura et évolua progressivement pour devenir le "Tío de la Mina", le bienfaiteur des mineurs, qui fut associé au Diable par les Espagnols.La danse de La Diablada est exécutée lors du Carnaval de Oruro (février), dans le cadre de rituels célébrés en l'honneur de la Vierge du Socavón, qui sont également en lien avec les rites amérindiens de floraison et de renaissance du monde naturel et minier. La danse est précédée à Oruro de divers rituels rendus à la Vierge, mais aussi au "Tío de la Mina" et aux "huacas" locales (esprits) pour demander une reproduction fructueuse du minerai (étain).La Diablada fusionne des éléments de la religion catholique et des croyances autochtones au travers d'une danse théâtrale qui met en scène les personnages de Lucifer ou "Ñaupa Diablo", escorté d'une légion de démons et de l'Archange Saint-Michel, qui est le chef de la milice angélique. Si ces personnages figurent dans la religion catholique la lutte du bien contre le mal, qui se termine par la victoire des anges, dans cette danse le "diable" sous toutes ses formes (Lucifer, Ñaupa Diablo, China Supay, diable de troupe) incarne au contraire une force positive, en relation avec Supay.