Ornement de tête
Objet
- Classification : Objet
- Nom vernaculaire : paè kea, paè kaha
- Géographie : Océanie – Polynésie – Polynésie française – Marquises (îles)
- Culture : Océanie – Marquisien
- Date : Milieu du 19e siècle
- Matériaux et techniques : Sparterie : fibres végétales dont cocotier et tapa de liber d'écorce battu, écaille de tortue, coquille de tridacne découpée, nacre
- Dimensions et poids : 9,8 x 85 x 2,8 cm, 228 g
- Donateur : Alphonse Pinart ;
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1878.1.62 Oc
Description
En fibre, coquille écaille de tortue, tapa. Bande de sparterie en fibre de coco terminée par deux boucles dessin de bourrelet sur l'endroit, sur l'envers même dessin avec par dessus des cotes en "point à l'endroit". Sur cette bande triple rangée de rondelles de nacre de différents calibres, et ayant souvent deux épaisseurs perçées de deux trous. Sur ces rondelles sont fixées au moyen d'une cordelette en fibre des petites plaques d'écaille dentelées. Rompant en trois endroits les rangées de rondelles des plaquettes de nacre ovales, ornées elles aussi d'écaille dentelée, sont fixées sur la bande en fibre de coco. Aux deux extrémités, de cette bande et en épousant la forme, des plaques de nacre sont ornées d'une mince pellicule d'écaille dont les ajours dessinent des ipu-noix - et les silhouettes de deux petits personnages de profil, assis, les mains levées à hauteur de la tête. Le décor des deux plaques est symétrique. Sur le bord inférieur de la bande en sparterie, des plaques de coquillage alternent avec des plaques d'écaille. Ces plaques sont attachées entre elles et à la sparterie par de la fibre. Les plaques de coquillage au nombre de 8 sont taillées dans le bord inférieur d'une coquille de tridacne, ce qui leur donne une forme incurvée, elles sont fortement évasées vers le bas. Trois d'entre elles portent des rainures à la base. Les 7 plaques d'écaille, beaucoup plus larges, sont également incurvées. Leur face interne est gravée de motifs différents sur toutes les plaques. Si l'on dispose le pa'e kea pour que les tiki soient à l'endroit on a : ; 1° Plaque : au centre petit personnage dont la tête prend une importance considérable au point d'être deux fois plus haute que le torse. Les arcades sourciliéres indiquées par une ligne en relief sont hautes, arquées et se prolongent sur l'arête du nez ; à la base de ce dernier un motif indique de chaque côté les narines. Un cerne en relief presque rond indique l'oeil, il se prolonge sur le côté par une tige qui se dédouble en deux volutes pour indiquer les oreilles. La bouche est figurée par un ovale très allongé. Torse très rablé et très court avec dessin des clavicules, du nombril, et des seins. Mains stylisées posées sur les cuisses ; ces dernières sont figurées par des arcs concentriques. Au dessus du petit personnage et sur les côtés bordure ; en haut trois ipu avec trou, sur les côtés à hauteur du visage du personnage central demi visage de petit tiki de même style au dessous d'eux arcs et lignes disposées en diamant, en bas deux petits enata - silhouette de bonhomme- les mains levées. 2° Plaque : Le bord supérieur de la plaque est occupé par une frise avec au centre un trou orné d'ipu. Côte à côte sur toute la partie supérieure de la plaque deux grands visages stylisés de tiki très analogues au précédent, mais peut être sculptés avec plus de relief. Ils ont de chaque côté de la bouche une main découpée dans un ajour. Une frise de grecques sépare la partie supérieure du bas de la plaque qui est ornée de trois visages placés côte à côte et de même style. 3° Plaque : Sur le bord supérieure frise avec au centre trou central décoré d'ipu. Le haut de la plaque est occupé par un visage central de tiki analogue aux précédents, joint par le motif de l'oreille à deux autres petits tiki disposés de chaque côté de lui, ces derniers ont chacun une petite main levée. Une frise de grecques sépare le haut des deux visages de tiki gravés sur le bas de la plaque. 4° Plaque : En haut comme bo...
Usage
Le paè kea était fabriqué dans le groupe sud des Marquises par un tohuna ou tuhuna -prêtre ou artisan spécialiste- . Pour donner aux plaques d'écaille leur courbure et les graver on les faisait bouillir, la gravure était faite au moyen d'une dent de rat. Le pa'e kea était porté par les hommes et les femmes ; on le plaçait sur la tête les plaques d'écaille et de coquille en bas - les petites figures de tiki étant à l'envers- elles se disposaient tout autour de la tête comme une sorte de visière. Cet objet qui avait une grosse valeur, parait avoir été une propriété familiale plutôt qu'individuelle.