Sans titre (portrait d'une femme)
Peinture
- Classification : Peinture
- Auteur : anonyme ;
- Géographie : Amérique – Amérique du Sud – Brésil – Mato Grosso (état) ; Amérique – Amérique du Sud – Brésil
- Culture : Afrique – Africain
- Date : Fin 18e - début 19e siècle
- Matériaux et techniques : Huile sur toile
- Dimensions et poids : 40,2 × 32,7 cm53,8 x 45,5 cm avec cadre
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 70.2016.47.1
Description
Dans un paysage aux teintes suaves évoquant le lever ou le coucher du soleil, une femme noire est représentée en pied. A l’arrière-plan, un sommet fait référence à une région montagneuse. Le modèle est figuré buste nu, les hanches ceintes d’une peau animale, probablement celle d’un jaguar. Cette femme est représentée dans une pose altière et s’appuie de ses deux mains sur une massue. Elle porte plusieurs ornements : bracelets, collier et pendants d’oreille. On relève sur son visage la présence d’ornements peints.
Usage
Cette représentation fait très certainement référence à une esclave fugitive qui a trouvé refuge dans un lieu isolé. Le modèle porte un certain nombre d'attributs qui lui confèrent un certain prestige. De ce fait, il pourrait s'agir d'un portrait imaginaire de Tereza de Benguela.Benguela fait référence à un port d’Angola - colonie portugaise du 17e siècle à 1975 - qui a joué un rôle majeur dans la traite négrière, en particulier à destination du Brésil au 18e siècle. Tereza de Benguela figure parmi ces esclaves capturés et envoyés au Brésil au 18e siècle. Elle a fui l’esclavage et a vécu dans le quilombo (terme désignant au Brésil les communautés d’esclaves fugitifs) Quariterê, aussi connu sous le nom de quilombo do Piolho, situé dans la région du Mato Grosso, entre la rivière Guaporé (la frontière actuelle entre le Mato Grosso et la Bolivie) et la ville actuelle de Cuiabá. Le relief montagneux à l’arrière-plan du tableau correspond au relief de cette région. Le quilombo d’une centaine de personnes intégrait des membres de la communauté amérindienne locale. Après la mort de son compagnon José Piolho, Tereza de Benguela a pris la tête du quilombo. Elle a orchestré la lutte et la résistance à l’esclavage, jusqu’à la destruction du quilombo en 1770 par les autorités coloniales. Tereza de Bengula est aujourd’hui une héroïne au Brésil, célébrée nationalement le 25 juillet.