Jules Ferry recevant les délégués des Colonies
Peinture
- Classification : Peinture
- Peintre : Frédéric Regamey (1849 - 1925) ;
- Géographie : Europe – Europe occidentale – France – Ile de France – Paris (département)
- Culture : Europe – Européen
- Date : 1892
- Matériaux et techniques : Huile sur toile.
- Dimensions et poids : 105,5 x 94,6 x 4,3 cm, 5000 g
- Précédente collection : Musée national des arts d'Afrique et d'Océanie (Fonds historique) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 75.3612
Description
Le tableau met en scène une réunion du Conseil supérieur des Colonies dans une salle du ministère, en novembre 1892.Cette assemblée consultative des intérêts coloniaux regroupe des représentants désignés par les Français d'outre-mer. Jules Ferry y siège depuis 1890.Les délégués des colonies sont regroupés sous la statue de Dupleix. De gauche à droite : Isidore Chessé (pour Tahiti), Henri Mager pointant un document placé sur la table de réunion pour la ville de Diego-Suarez (Antseranana, Madagascar) et Dussac pour l'île de Nosy-Bé (Madagascar) ; de Faymoreau (délégué de Mayotte), Jules Ferry reconnaissable à ses favoris (pour l'Annam et le Tonkin) ; debout derrière sa chaise Soller (pour la Guinée française) et assis au premier rang, Cudenet (pour la Nouvelle-Calédonie).Des objets ethnographiques sont posés sur une chaise et étalés sur le sol ; un trophée d'objets de la Nouvelle-Calédonie occupe le fond de la pièce.
Usage
Frédéric Regamey (1849-1925) met ici en scène l’affermissement de la politique coloniale française sous la IIIe République à la fin du XIXe siècle. Autour de la table est réuni le Conseil supérieur des colonies. Jules Ferry, délégué de l’Annam et du Tonkin, est assis devant le buste de Louis XIV. Jules Ferry a été au Parlement l’un des principaux défenseurs de la conquête coloniale, selon des fondements politiques et économiques mais aussi pour des raisons qu’il qualifie d’humanitaire et de civilisatrice. La statue de Joseph-François Dupleix, gouverneur de Pondichéry et directeur de la Compagnie des Indes au XVIIIe siècle, surplombe les délégués des Colonies. Le globe terrestre et la carte du monde évoquent l’expansion territoriale française outre-mer. Les armes, tissus et objets extra-européens forment un décor qui fait songer aux Expositions universelles et au musée d’ethnographie du Trocadéro. Ce dernier, inauguré en 1882 à Paris, présentait de nombreux objets ramenés par les explorateurs et militaires. Le Conseil supérieur des Colonies a oeuvré pour la mise en place d'une économie coloniale, la rentabilisation des terres conquises par des cultures spéculatives (café, cacao, vanille, caoutchouc, coton...) ou l'exploitation de minerais destinés à l'industrie et entrant dans le cadre des échanges commerciaux internationaux.Il était relayé localement par des Conseils coloniaux ainsi que par des chambres commerciales ou agricoles, antennes économiques du gouvernement colonial, à l'origine du développement foncier dans les territoires colonisés : mise en oeuvre d'une politique d'achat à bas prix de terres auprès des habitants et de dépossessions foncières sans compensation (comme en Nouvelle-Calédonie), recrutement forcé d'une main d'oeuvre locale ou émigrée, payée à très bas prix.