Recto: portrait en buste - verso: inscriptions et esquisse
Arts graphiques
- Classification : Arts graphiques
- Dessinateur : Ibrahim Njoya (c.1887-1962) ;
- Géographie : Afrique – Afrique centrale – Cameroun – Ouest – Noun (département) – Foumban
- Culture : Afrique – Bamoun
- Date : milieu moitié du 20e siècle
- Matériaux et techniques : papier vélin, encre noire, crayons et encres de couleur, crayon graphite
- Dimensions et poids : 40 x 30 cm
- Donateur : Corinne Jouslin de Noray ; Donateur : Renaud Jouslin de Noray ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 70.2008.70.3
Description
Notice d'Alexandra Galitzine-Loumpet, sept 2016"Portrait du roi Mbuembue (Mbuombuo), sa tête est couverte d'une coiffe dite Mpelet, traversée par deux épingles en laiton ouvragé représentant un caméléon stylisé (symbole des fils de roi). Une barbe perlée (perles rouges, blanches et bleues, couleurs longtemps réservées aux souverains) couvre son menton. Une scarification longitudinale propre à la famille royale divise son front de sa naissance à l’arête du nez. Son torse est nu, paré d'un collier de perles et de dents de léopard, de bracelets spiralés en laiton sur les avant-bras, avec à droite un insigne de rang supplémentaire, ainsi que de bracelets en laiton et perles bleues. Le fond à l'encre noire reprend le motif dit « entrailles de poulet » (servant à la divination) également utilisé pour le tissu Ndop (Ntieya en bamoun). L'ensemble est cerné de plusieurs motifs géométriques qui forment un cadre de forme octogonale élaboré – de haut en bas : mbure (fruit noir); faisceaux de lances ; ocelles de léopard (à gauche) et araignée stylisée (à droite) motifs alternés dans la partie inférieure du dessin. A hauteur d’épaules deux têtes de serpent stylisées tenant dans leur gueule un motif circulaire (en relation avec les signes ontologiques de l’iconographie et de la première version de l’écriture bamoun – cf. Galitzine-Loumpet 2005 et 2016), avec un remplissage en motif « ocelles de léopard » sur une petite bande en chevrons. Le même motif en tête de serpent est repris à la base du dessin. Il convient de souligner l’importance des frises, principe emprunté au cadre des portraits européens doublant en quelque sorte la représentation du souverain : le serpent à double-tête est généralement associé aux représentations du roi-conquérant Mbuembue, de même que la barbe perlée et plus généralement, la représentation de face avec yeux écarquillés et bouche ouverte. Connu pour être grand par sa taille et par ses conquêtes qui donnèrent au royaume sa superficie actuelle, le roi Mbuembue (1757-1814 dans la chronologie bamoun plus vraisemblablement 1er tiers du 19e siècle) est décrit dans « L’histoire et coutumes des Bamum » (Njoya, IFAN 1952) comme un géant doté d’une voix de stentor suscitant l’effroi et la crainte.Inscription en bamoum en haut au centre, probablement le nom du roi.Au verso, inscriptions en lettres latines au crayon graphite et à l'encre. On identifie une mention "MR J(?)élardie", nom de l’acheteur et/ou du commanditaire du dessin."
Usage
Notice d'Alexandre Galitzine-Loumpet, sept. 2016 : "Ces dessins sont des créations en relation avec le régne de Njoya (1894 - 1933) grand réformateur des institutions, créateur d'une écriture bamoum, protecteur des arts. Sa composition est attribuée au dessinateur Ibrahim Njoya (ca 1887-1962) cousin et proche du souverain, à qui est également attribuée la mise en place des canons de représentations des différents souverains. Ce dessin est en relation avec la chronique illustrée des rois bamoun dont quelques pages sont conservées dans les collections (voir Portrait du roi Mengap 70.2008.70.2, Portrait du roi Gbenkom Numéro d'objet: 70.2008.70.12)Les dessins qui illustrent la vie du royaume, représentent les grands personnages ou des épisodes historiques, étaient réalisés et copiés grâce à l'utilisation de modèles puis de calques dans le cadre d’ « ateliers ». Il était d’usage que plusieurs mains participent à un dessin dont la trame était conçue par le maitre d’atelier, qui le signait ou auxquels sa signature était attribuée. Plusieurs dessins attribués à Ibrahim Njoya, maitre incontesté, intègrent ainsi l’intervention de ses élèves ou sont repris d’après ses compositions et dans son style."