Peinture sur rouleau représentant les dix dernières vies antérieures du Bouddha
Peinture
- Classification : Peinture
- Nom vernaculaire : Dasajâtaka, "Dix dernières vies antérieures du Bouddha"
- Géographie : Asie – Asie du sud-est – Cambodge
- Culture : Asie – Khmer
- Date : 18e siècle
- Matériaux et techniques : Peinture sur toile de coton
- Dimensions et poids : 86,4 x 192 cm
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Asie) ; Ancienne collection : Cabinet d’Histoire naturelle de Versailles ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1934.33.423 D
Description
Peinture sur rouleau représentant les "Dix dernières vies antérieures du Bouddha" ("Desajâtaka") illustrée chacune dans une alvéole sur fond différent. L'ensemble est surmonté de la "Victoire sur Mâra" ("mâravijaya"), allégorie de l'Eveil, représentant le Bouddha en "bhûmiparshamudrâ" ("prise de la terre à témoin"). La lecture des scènes se fait de bas en haut pour aboutir à la scène finale de l'Eveil.La finesse du dessin et des couleurs en aplats conduisent à dater ce preah bot à la seconde moitié du 18ème siècle, ce qui est exceptionnellement ancien pour ce type de peinture sujet aux dégradations liées à l’enroulement et au climat tropical. Entrée très tôt dans les collections françaises, cette œuvre faisait probablement partie du cabinet de curiosités du château Versailles, dont le marquis de Sérent avait la charge pour l’éducation des enfants de Louis XVI et de la famille royale. Après la Révolution, elle fut donnée à la bibliothèque municipale de Versailles puis déposée au musée d’ethnographie du Trocadéro en 1934. Lors de ses dix dernières vies antérieures (dasa jâtaka), le futur Bouddha accomplit les « perfections » (pâramitâ) qui le conduiront à la libération. La composition résume les dix récits successivement, de gauche à droite et de bas en haut, pour s’achever avec la scène de l’Eveil. 1. Temiya, le prince muet : Toute son enfance, le prince Temiya feint le mutisme pour ne pas monter sur le trône. Condamné à être enterré vivant à l’âge de 16ans, il s’échappe pour devenir un ermite de forêt. La scène montre Temiya renversant le char qui devait le jeter dans une fosse pour illustrer la vertu de détermination. 2. Mahâjanaka, le prince perdu : Le prince Mahâjanaka devient roi après avoir survécu miraculeusement à un naufrage. A la fin de son règne, il décide de devenir moine comme on peut le voir ici. 3. Sâma, le fils dévoué : Sâma est blessé par une flèche empoisonnée pendant qu’il allait chercher de l’eau à la rivière pour ses parents aveugles. Le dieu Indra intervient pour le ressusciter alors que ses parents retrouvent la vue en pleurant leur fils qu’ils croyaient mort. 4. Le voyage du roi Nemi : Le roi Nemi visite les enfers et les paradis sur le char du dieu Indra. À son retour, il raconte les horreurs des enfers à ses sujets afin de leur enseigner la loi karma et de leur épargner de tels supplices.5. Le sage Mahosada : Mahosada, conseiller avisé du roi Videha, déjoue les complots des royaumes voisins. La scène le montre à côté du roi, sous les trait d’un moine vénérable. 6. Bhûridatta, le vertueux prince serpent : Incarné en prince serpent, le Buddha se laisse capturer par un chasseur qui fera fortune en le dressant.7. La patience de Candakumâra: Un prêtre mal intentionné fait croire à un roi qu’il renaîtra au paradis s’il sacrifie toute sa famille, dont son fils Candakumâra. On voit ici le dieu Indra, de carnation verte, descendant sur terre pour mettre fin à cette funeste scène. 8. Nârada, le grand Brahmâ : Dans cette histoire, le futur Buddha est assimilé à Brahmâ, dieu prêtre à quatre têtes. Il descend ici sur terre en portant une palanche afin de remettre sur le droit chemin un roi mal avisé. 9. Vidhurapandita, le sage éloquent : Un démon enlève le sage Vidhura et reçoit en récompense la main d’une princesse-serpent, représentée sur la montagne. Vidhura se tient à la queue du cheval de son ravisseur, lequel lui laissera finalement la...
Usage
Les peintures bouddhiques sur rouleau, appelées preah bot en khmer, sont offertes aux temples ou exposées à diverses occasions, souvent pour des rituels funéraires. Elles illustrent l’enseignement du Bouddha et, comme toute offrande, procurent des mérites spirituels à leur donateur.