Masque
Objet
- Type d'objet : Objet
- Nom vernaculaire : Rom
- Géographie : Océanie – Mélanésie – Vanuatu – Malampa – Ambrym (île)
- Culture : -
- Date : milieu du 20e siècle
- Matériaux et techniques : Bois, écorce, fibres végétales, plumes, feuilles sèches, rotin, moelle végétale, pigments
- Dimensions et poids : 157 × 43 × 46 cm, 879 g
- Donateur : Georgette Soustelle ;
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ;
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 71.1960.93.1
Description
Grand masque en écorce peinte, orné de fibre, de plumes et de feuilles sèches.Haut du visage de forme pyramidale, à base triangulaire, d'arrêtant sous la lèvre supérieure et surmonté d'un haut panache de plumes blanches, brunes et noires. Une armature faite de minces lamelles de bois soutient le tout.Deux côtés de la pyramide forment le visage au front très élevé. Une arête centrale faite en moelle végétale, dentelée et peinte en rouge, sépare le visage en deux et s'appuie dans le bas, sur la racine du nez. Deux plaquettes en bois en forme de croissant entourent les yeux, marqués simplement d'un trou ; le nez bien formé a la cloison trouée. Le bas du visage est comme posé sur une planchette horizontale en bois d'où s'échappe une frange de fibre claire formant une barbe. L'arrière de la tête est fait d'une opulente chevelure en fibre claire. Les couleurs sur le visage sont inversées. Côté droit : vert en haut, lie de vin en bas ; côté gauche : lie de vin en haut, vert en bas. A chaque extrémité de l'œil est fichée une plume blanche. Sous la chevelure, une sorte de cadre ovale en rotin est recouvert d'un enroulement de fibre et sert sans doute au porteur du masque à le maintenir devant le visage.Hauteur totale avec les plumes : 170 cm ; hauteur du visage : 45 cm ; largeur du visage : 20 cm.
Usage
Il existe plusieurs types de masques « rom » en provenance de l’île d’Ambryn au Vanuatu, en particulier au nord de l’île. Tous reprennent pour le visage composite la forme du losange, fréquente dans l’art rituel du Vanuatu. Une partie des traditions liées aux masques « rom » semblent avoir été héritées de Malekula, via l’ouest d’Ambrym, suite à des mouvements de populations au début du XXe siècle. Une puissance et une ancienneté particulières sont attribuées à certaines formes. A Ambrym au XXe siècle, en parallèle des cérémonies de prises de grades « mage », les anthropologues répertorient plusieurs rites plus secrets, tels ceux des sociétés masculines « luan » ou « bato ». Ces sociétés se caractérisent par des activités spécifiques, de longues périodes d’isolement et des connaissances restreintes liées à des objets rituels, des masques et des danses. Les hommes, parfois à condition d’avoir atteint un grade suffisamment élevés dans le « mage », pouvaient acquérir les droits qui donnent accès aux connaissances nécessaires à la confection d’un type de masque et de costume, et à l’exécution de la danse correspondante. L’acquisition de ces droits requiert des paiements, autrefois effectués surtout en cochons ou en volailles, mais aujourd’hui aussi constitués d’argent. La disparition, à partir des années 1940 d’un grand nombre de rites secrets expliquent peut-être le transfert de certaines traditions dans la sphère publique. Il est aussi possible que certains masques aient changés de statut au cours de leur existence. Ce qu’il advient du masque à l’issue de la danse pour lequel il est créé varie en effet d’une description à l’autre. Si certains semblent destinés à être détruits, d’autres au contraire seraient utilisés à plusieurs reprises, voire dans différents contextes.Des masques « rom » sont toujours fabriqués et dansés aujourd’hui. Pour cet exemplaire la fiche du Musée de l'Homme indique: Ces masques nommés "rom tem" sont portés avec un grand vêtement de feuilles pour dissimuler l'identité du danseur qui doit personnifier un esprit et inspirer la terreur lors des cérémonies secrètes.