- Hache cérémonielle
- Nouvelle-Calédonie
- 19e siècle
- Bois, fibres végétales, coquillage (Tridacna gigas), poils de roussette (Pteropus sp.), teinture, noix de coco
- Longueur totale : 51 cm
- Dimensions de la lame en tridacne : h. 14,5 cm ; l. 16,5 cm
- Don
- Inv. 70.2024.17.1
- Paquet magique
- Nouvelle-Calédonie
- 19e siècle
- Etoffe d'écorce battue (tapa), bois, tissu, fibres végétales, poils de roussette (Pteropus sp.), teinture, papier
- H. 17 cm ; l. 7 cm
- Don
- Inv. 70.2024.17.4
- Don de 63 objets et des échantillons de matériaux, collectés par le Père mariste Jean Gilibert (1818-1891) en Nouvelle-Calédonie
Né le 12 mai (?) 1818, à Auliac (Aulhac) de Jabrun (Cantal), Jean Gilibert est ordonné prêtre mariste en 1848. Il arrive le 2 décembre 1858 en Nouvelle-Calédonie et s’installera dans plusieurs missions sur la Grande Terre et à Belep entre le 7 janvier 1859 et le 31 mars 1891, date de son décès. Sa mobilité importante, dont le Bagne où sont emprisonnés les Communards, l’amène à côtoyer des groupes kanak très différents. Surtout il est l’un des rares missionnaires, avec le Père Pierre Lambert (1822-1903), à s’être établi dans la durée sur les îles Belep de Phowc et Aar, tout au nord de l’archipel, malgré les conditions de vie extrêmement difficiles sur place. Au cours de ces années passées en Nouvelle-Calédonie, le Père Jean Gilibert entretient une correspondance régulière avec sa famille (166 lettres sont aujourd’hui conservées), rédige de précieux carnets (8 volumes ont été identifiées) et envoie à plusieurs reprises des objets et des coquillages collectés auprès des communautés kanak qui l’entourent. Cet ensemble resta intact au sein de la famille Gilibert jusqu’en 2024, année durant laquelle les descendants ont souhaité proposer au musée du quai Branly-Jacques Chirac le don des objets collectés par Jean Gilibert. Les archives manuscrites du missionnaire ont quant à elles été remises au Diocèse de Saint-Flour.
Parmi l’ensemble important réuni par le missionnaire, la présence d’une hache cérémonielle dont la lame est en coquillage tridacne (Tridacna gigas) se distingue, ce type de lame étant très rare dans les collections muséales comparativement à celles constituées d’une lame en néphrite-jadéite. Cinq haches en tridacne sont ainsi identifiées dans le monde. Ce type de matériau est bien plus dur à travailler que la néphrite. Cette production serait davantage caractéristique de l’extrême nord de la Nouvelle-Calédonie, qui était éloignée des circuits d’échange des pierres vertes. Un ensemble de paquets magiques pour lesquels le Père Gilibert a inscrit leurs usages (pêche à la tortue par exemple) vient compléter des paquets conservés par le musée mais provenant d’autres régions de la Grande Terre.
L’intérêt de cette collection réside dans le dialogue entre les objets collectés et les écrits du Père mariste Jean Gilibert (1818-1891) qui pour certains éclairent les usages des objets et indiquent leurs noms en langue de Belep ou du nord de la Grande Terre. A l’avenir, dans le cadre des études de provenance que mène le musée, un travail de recoupement entre les objets, les écrits du Père Gilibert et ceux du Père mariste Pierre Lambert qui publia en 1900 la première étude ethnologique sur les Kanak sera menée. Le Père Lambert a fondé la mission Wala sur l’île Aar à Belep. Il avait accueilli le Père Gilibert et l’avait probablement initié à la langue et aux usages de la culture matérielle kanak.