Genèse des collections

Contenu

Le musée du quai Branly - Jacques Chirac est l’héritier de 200 ans d’histoire, d’enrichissement, d’étude et de conservation de collections publiques. Il préserve près de 370 000 œuvres originaires d’Afrique, du Proche-Orient, d’Asie, d’Océanie et des Amériques qui illustrent la richesse et  la diversité culturelle des civilisations extra-européennes du Néolithique (+/- 10 000 ans) au 20ème siècle.


Des cabinets de curiosité aux musées publics

Avec le développement des échanges économiques et la première expansion coloniale, les collections extra-européennes ont commencé à s’accumuler dans des collections privées, aboutissant au 18ème siècle à la constitution de lieux dédiés à leur préservation et à leur représentation : les cabinets de curiosités qui mêlent spécimens d’histoire naturelle et témoignages archéologiques, historiques et ethnographiques. À la suite de la Révolution française, des musées nationaux sont créés et les collections ethnographiques extra- européennes y sont transférées.

Du musée du Louvre au musée d’ethnographie du Trocadéro

D’abord présentées au musée du Louvre, ces collections, principalement américaines, trouvent progressivement leur place au travers de projets de musées spécifiques au sein du musée du Louvre, appelés successivement : « Musée Dauphin », « Musée de Marine » puis « Musée ethnographique ».

Parallèlement, les collections s’enrichissent grâce aux instructions pour la collecte d’objets données aux marins et scientifiques qui entreprennent des voyages autour du monde. En 1878, en écho à l’Exposition universelle de Paris, le musée d’ethnographie du Trocadéro est créé, consacrant une nouvelle répartition des missions des musées : « Au Louvre le domaine de l’art, au Trocadéro, l’histoire des mœurs et des coutumes sans distinction d’époque. »

Expansion coloniale, expositions universelles et enrichissement des collections

Les conquêtes coloniales s’accélérant durant la seconde moitié du 19e siècle, d’importantes collections africaines viennent, entre autres, enrichir les collections parisiennes du musée d’ethnographie du Trocadéro et de nombreux musées et muséums d’autres villes françaises. Les sociétés savantes locales sont bien souvent les initiatrices et les animatrices de ce réseau de musées régionaux. Un vaste mouvement de pièces ethnographiques animent les échanges entre musées nationaux, les musées régionaux et les nombreux musées d’ethnographie qui prospèrent ou naissent en Europe et dans le monde. Les Expositions universelles et coloniales stimulent l’émulation entre institutions et une exposition permanente des colonies aux missions d’emblée politiques et économiques est instituée à Paris. Elle donnera naissance au Musée des Colonies, ouvert dans la foulée de l’Exposition coloniale de 1931.

Entre Musée de l’Homme et Musée des arts d’Afrique et d’Océanie

Crée en 1937, le Musée de l’Homme prend la suite du musée d’ethnographie du Trocadéro tombé en désuétude en cette première moitié du 20ème siècle. Refondé sur des bases scientifiques, le musée est enrichi par un important mouvement d’expéditions visant à dresser l’inventaire de cultures matérielles mondiales. En parallèle, et suivant l’évolution politique des territoires coloniaux, le Musée des Colonies se mue en 1935 en Musée de la France d’Outre-mer. Les collections privées, et notamment celles des artistes tels que Picasso ou André Breton, invitent à une perception esthétique de ces œuvres. Avec les décolonisations de la seconde moitié du 20ème siècle et sous l’impulsion d’André Malraux, la vision artistique des civilisations extra-européennes s’affirme et le Musée des Colonies devient en 1961 le Musée des Arts africains et océaniens, puis en 1990 le Musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie.

Le musée du quai Branly - Jacques Chirac

Ouvert en 2006, le musée du quai Branly - Jacques Chirac rassemble les collections issues d’un double héritage : celui du Musée de l’Homme et celui du Musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie.

Avec plus de :

Le musée du quai Branly - Jacques Chirac est l’une des plus riches institutions publiques européennes dédiée à l’étude, à la préservation et à la promotion des arts et civilisations extra-européennes.