La conférence est également accessible en ligne sur YouTube. 

Après le rappel de la prudence à observer dans la promotion du concept historique de vendetta,  abstraction à vocation généralisante, on insistera sur le fait que la vendetta en pays méditerranéen est une institution. C'est par le biais de sa nature institutionnelle que se transmettent les idées et les valeurs construisant le message qu'elle adresse. On montrera le caractère institutionnel du principe « œil pour œil, dent pour dent » et de la responsabilité héréditaire mise en jeu en évoquant le statut juridique -à l'époque archaïque- puis moral de la loi du talion en Grèce ancienne. Enfin, nous aborderons quelques éléments de ce que dit la vendetta des sociétés où l'institution se rencontre.

Anciennement directeur de recherche au CNRS, Gérard Lenclud est membre du Laboratoire d'anthropologie sociale de l’EHESS. Il a consacré une partie de ses recherches à la Corse et à l'anthropologie des sociétés méditerranéennes ainsi qu’à l'épistémologie de l'anthropologie et à ses rapports avec l'Histoire. Ses travaux s’intéressent également aux questions que posent les notions philosophiques d'identité numérique et spécifique aux sciences sociales, ainsi qu'au problème des origines du langage. Il travaille actuellement sur l'akrasia : comment pourrait s'expliquer -si le phénomène existe- que l'on puisse agir, sans y être contraint, contre son meilleur jugement ?