Thérèse Le Prat

Du 16 janvier au 15 avril 2014

Contenu

Du 17 avril au 13 juillet

L’accrochage présente une sélection de tirages de moyens et grands formats, notamment pris à l’occasion d’une croisière effectuée par Thérèse Le Prat en Océanie où elle relia Alger, la Martinique, la Guadeloupe, Tahiti et les Nouvelles-Hébrides (actuel Vanuatu) entre le 28 juin et le 11 octobre 1937. Thérèse Le Prat est alors une jeune femme de lettres, une violoniste de talent, qui maîtrise les langues étrangères. Elle reçoit en cadeau de divorce de son premier mari, l’éditeur Guillaume Le Prat, un appareil Rolleiflex et décide d’entamer une activité photographique qui durera toute sa vie.

Elle fait carrière, après la Seconde Guerre mondiale, dans le monde du spectacle en réalisant des portraits de studio, notamment de comédiens et de personnalités de son temps. Elle connaît un certain succès, collabore à de nombreuses revues de théâtre, et publie des ouvrages de ses photographies qu’elle accompagne de ses poèmes. Au cours des années 1930, elle a réalisé des images d’un tout autre genre. Cette photographe au parcours singulier développe un regard d’auteur original, dans le contexte colonial de l’Entre-deux-guerres.

De 1931 à 1938, engagée par la Compagnie des Messageries Maritimes, elle effectue de nombreux reportages en Asie, en Océanie et en Afrique en suivant les différentes lignes. Elle produit des séries de paysages, des scènes de genre, mais également de nombreux portraits en plein air au caractère spontané, à travers lesquels son intérêt pour l’expression humaine se perçoit déjà. Exposé au Grand Palais en 1940, sous le titre « Tropiques Tristes », elle délaisse par la suite ce travail de commande le considérant comme étranger à son œuvre.

Le musée du quai Branly - Jacques Chirac conserve la plus vaste collection de photographies de ses voyages : 950 tirages, dont de nombreux tirages d’expositions et quelque 2000 négatifs, rapportés au musée de l’Homme au retour de ses périples, accompagnés d’un carnet de voyage, puis transmis au musée du quai Branly - Jacques Chirac.

Les cartels

La Compagnie des Messageries Maritimes engage Thérèse Le Prat en 1931, pour réaliser une série de reportages photographiques autour du monde. Elle s’embarque sur des paquebots et sillonne les océans, pendant huit ans, de la Méditerranée, à l’Afrique du Nord, Madagascar, les Antilles, l’Océanie et l’Extrême-Orient, dans la période coloniale de l’entre deux-guerres.

La Compagnie lui demande de produire des images servant à sa promotion, de créer une invitation au voyage dans cette période de développement du tourisme maritime. Loin d’une vision coloniale ou totalement exotique, elle réalise des paysages, des scènes diverses, des natures mortes, des plans serrés sur certains détails, ainsi que de nombreux portraits à travers lesquels l’on perçoit déjà son intérêt pour les expressions humaines.

 

Section 1 : La Compagnie des Messageries Maritimes

En 1937, Thérèse Le Prat réalise une croisière en Océanie qui passe par Alger, les Antilles et Panama, pour relier Tahiti, Bora-Bora, les Nouvelles-Hébrides, actuel Vanuatu, et la Nouvelle-Calédonie.
Son carnet de voyage évoque son émerveillement pour les lumières, les danseurs et les musiques des îles de l’Océanie. Dans le catalogue de la manifestation coloniale du 2e salon de la France d’Outre-mer, où elle expose en mai 1940 au Grand Palais, deux de ses images illustrent Les Établissements français de l’Océanie : un portrait de tahitienne, ainsi que Le cocotier couche une ombre dégingandée. Les tirages présentés ici ont probablement été exposés à cette occasion.

Un second paysage, parmi eux, intitulé Océanie Triste, dévoile ses impressions personnelles, d’une vision plus sombre du paradis.

En 1940, sa première exposition s’intitule, en effet, Tropiques Tristes, devançant l’essai Tristes Tropiques de Claude Lévi-Strauss publié en 1955.

 

Section 2 : "Océanie Triste"

Après la Seconde Guerre Mondiale, Thérèse Le Prat se consacre définitivement au portrait et en particulier d’acteurs de théâtre et de personnalités, comme Gérard Philippe, Sylvia Montfort, Jean-Louis Barrault, Maria Casarès, également des artistes, et des écrivains. Les prises sont extrêmement codifiées et relèvent d’un long travail en studio : les visages isolés sont cadrés de près et sculptés d’un jeu de lumières particulièrement sophistiqué.

Elle recherche les visages dont l’ossature transparait, de manière à suggérer des sculptures, souvent rehaussés de maquillage pour en accentuer l’effet. Il s’agit pour elle d’accéder, à travers ses modèles, à une profondeur, à une intensité des expressions modelées par des clairs-obscurs aux accents dramatiques. La stylisation et le dépouillement s’accentuent progressivement. La série exposée de portraits d’hommes, de l’entre-deux-guerres, annonce déjà par le cadrage, l’utilisation élaborée de la lumière, son oeuvre à venir et son intérêt pour l’étude de la physionomie humaine.

 

Section 3 : Portraits

 

Présentation réalisée par Carine Peltier, responsable de l’iconothèque du musée du quai Branly - Jacques Chirac.

L'accrochage en images

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La boite Arts Graphiques. Thérèse Le Prat. Du 16 avril au 13 juillet 2014

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© musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Cyril Zannettacci