Objets de croyances populaires

Nouvelle vitrine sur le Plateau des collections

Contenu

Une nouvelle vitrine est à découvrir dans la zone Afrique du Nord et Moyen-Orient du Plateau des collections. Elle met en regard un ensemble de pendentifs en forme de mains ("khamsa") et une œuvre contemporaine de l'artiste Farid Belkahia

Main

Farid Belkahia (1934-2014)
Maroc
1980
Henné sur peau d’agneau tendue sur bois
74.1995.6.1

Figure majeure de la modernité marocaine, Farid Belkahia (1934-2014) a cherché à faire dialoguer art populaire et création contemporaine. Inspiré par les arts amazighs et la création locale, il a développé un langage visuel unique. À la tête de l’École des beaux-arts de Casablanca, il a joué un rôle central dans la redéfinition de l’art au Maroc après l’indépendance.

Réalisée en peau d’agneau teinte au henné, son œuvre Main mêle formes ancestrales et gestes contemporains. La matière animale devient ici un support artistique, porteur d’une esthétique inspirée du henné et de l’art du tatouage. Le motif de la main évoque protection et chance. Belkahia y explore la mémoire, le toucher et les sens, en valorisant une tradition qu’il présente volontiers comme « le futur de l’homme ».

Pendentif en forme de main dans la vitrine © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Julien Brachhammer

Ensemble de pendentifs en forme de main

Khamsa
Maroc
1900-1950
Argent, verre
70.2024.31.3.1, 3-10, 12-13, 17-18, 22-24, 30-31
71.1976.42.21, 24, 25, 27-28
74.1960.2.70

Présente dans de nombreuses cultures d’Afrique du Nord, la main est un objet de croyances populaires. Elle est parfois désignée sous la dénomination « main de Fatma », qui est d’origine coloniale. Son nom usuel est khamsa, qui signifie « cinq » en arabe, représentant les cinq doigts de la main, censés repousser le mauvais œil.

Au Maroc, la khamsa se porte surtout comme talisman. Ornée de motifs animaliers, végétaux ou géométriques, elle incarne la protection, mais aussi la fertilité et la prospérité. Elle est partagée par les communautés arabes et amazighes, musulmanes ou juives, qui y reconnaissent un puissant signe de transmission et d’appartenance culturelle.