Missions ethnographiques en Haute Volta

Dans les années 1950 puis en 1970, Holas voyage en Haute-Volta (actuel Burkina-Faso, du Niger et de la Côte d’Ivoire) dans le but de recueillir des informations ethnographiques rapportées grâces à des croquis, des notes, des masques et autres objets. Bohumil Holas laisse ainsi quantité de carnets, de photographies, de films et de matériel technique emporté sur le terrain.  

Si il documente son travail ethnographique et s’intéresse à l’architecture, aux pratiques de danses et d’artisanat, il capte aussi les moments de vie quotidienne et de compagnonnage qu’impliquent ces expéditions. Ses dessins humoristiques, ses photos et nombre de ses films documentent la préparation d’un repas, l’installation d’un bivouac, les chasses : autant de témoins de la vie quotidienne sur le terrain.

Questionner le regard

Ces archives nous informent sur la vie d’un des nombreux européens qui ont écrit l’histoire des arts d’Afrique d’un point de vue colonial. À l’image de la pratique de la chasse, très répandue et visible dans ces documents, ces études et collectes se font souvent par prédation. Le travail de Bohumil Holas au musée d’Abidjan et les bouleversements politiques liés au indépendances font de ses archives les témoins d’une époque et de pratiques révolues. Notre travail de documentation a pour but de porter sur eux un regard critique. Conserver et voir ces films aujourd’hui, c’est emprunter temporairement son regard, entrer dans son intimité, découvrir les visages de ses collaborateurs qui nous sont désormais inconnus et dont l’histoire reste à écrire.