Patrimoines déchaînés

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Fédéré par la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, le réseau "Patrimoines Déchaînés" associe musées, centres culturels, archives, bibliothèques et centres d’art, de l'hexagone et des Antilles, de la Guyane et de l’océan Indien.

Les participants mettent à l’honneur sur leur site web et leurs réseaux sociaux des ressource numériques du 27 avril au 10 juin 2023 pendant le Temps des mémoires : retrouvez sur cette page les ressources partagées par le musée le long de cette campagne.

autour de l'esclavage

Depuis son ouverture en juin 2006, le musée du quai Branly - Jacques Chirac s'efforce de questionner le sens, l'usage et la portée des collections dont il est dépositaire. Ce travail de réflexion appréhende notamment l'histoire de l'esclavage sans détour à travers une programmation multiforme - conférénces, colloques, rencontres, table-rondes, projections cinématographiques... - et interroge la richesse des fonds graphiques et photographiques du musée, ses collections d'objets, d'ouvrages et d'archives.

 

Ressources partagées

Découvrez ci-dessous les ressources partagées le long de la campagne #PatrimoinesDéchaînés :

Lundi 22 mai 2023 - #PatrimoinesDéchaînés

En cette journée nationale dédiée à la mémoire de l'esclavage, des traites et de leur abolition, le musée souhaite mettre en lumière cette matrice en cuivre du second tiers du 19e siècle, entrée dans les collections en 2009 (n°70.2009.27.1.1-6 ).

Cette matrice comporte un motif célèbre issu de la lutte contre la traite négrière atlantique : la représentation d'un esclave enchaîné et agenouillé qui interpelle avec ces mots inscrits : "Ne suis-je pas un homme et un frère ?" ("Am I not a man and a brother?").  

L'image et son slogan ont émergé dans les cercles abolitionnistes en Angleterre dans les années 1780. En 1788, la Société des Amis des Noirs à Paris a adopté ce motif. On retrouve cette image sur divers objets du quotidien tels que des médaillons, de la faïence et des mouchoirs.

La représentation isolée de l'esclave implorant sa liberté n’appuie pas les mauvais traitements infligés aux esclaves. L'homme est décrit comme suppliant plutôt que rebelle. Cette représentation a pu être critiquée pour son aspect paternaliste.

Malgré tout, le slogan conserve toute sa force : il appelle à reconnaître la dignité humaine et a traversé l'histoire des luttes contre différentes formes d'oppression.

La base de données Slavery and Anti-Slavery

Mercredi 10 mai 2023 - #PAtrimoineDéchaînés

Le musée du quai Branly - Jacques Chirac est le seul établissement français à proposer un accès à la base internationale Slavery & Anti Slavery .

Cet ensemble de plus de cinq millions de pages numérisées, consultable dans les différents espaces de la médiathèque, explore l’histoire de l’esclavage du XVIIe au XIXe siècle. Elle rassemble thématiquement des archives, des livres, des journaux, des documents juridiques, des manuscrits, des photographies, des cartes, etc. Ces documents, issus d’une soixantaine de bibliothèques et institutions,  ont été choisis et réunis par une équipe de chercheurs.

La base se compose de quatre parties thématiques :

  • La partie 1 se concentre sur les débats autour de l’esclavage, puis de la colonisation. La diversité du mouvement abolitionniste est particulièrement étudiée.
  • La partie 2 retrace la mise en place de l’esclavage, notamment dans les Caraïbes, en Amérique latine et aux Etats-Unis.
  • La partie 3 étudie l’esclavage comme un système légal, sous l’angle des documents officiels du XVe au XIXe, et en montrant aussi comment les esclaves ont lutté contre cette institution et ont été réprimés.
  • La partie 4 se focalise sur l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis, mais aussi en Amérique Latine et aux Caraïbes et notamment sur le rapport des gouvernements aux anciens esclaves.

La recherche en plein texte est possible dans ces documents océrisés et différents outils (en anglais) sont disponibles pour accompagner les utilisateurs et utilisatrices de la base : entre autres, il existe un outil de visualisation des liens entre les mots présents dans les documents, ainsi qu’un outil de visualisation de la fréquence des termes utilisés au fil du temps. Des bibliographies thématiques sont également proposées pour aller plus loin. »

Sur la base, vous pourrez notamment découvrir un discours de l’abolitionniste américain Wendell Philipps sur Toussaint Louverture, prononcé à New-York en 1863 et retranscrit dans le quotidien the Liberator, un des journaux abolitionnistes les plus influents de l’époque.

 

La base de données "Slavery and Anti-Slavery"

portraits photographiques de Constant Azéma (1828-1877)

Jeudi 27 avril 2023 - #PatrimoinesDéchaînés

Le musée conserve environ quatre-vingt négatifs sur verre pris vers 1867, remis en 1888 au Laboratoire d’Anthropologie du musée de l'Homme par Adrien Blondel, ingénieur des Ponts et Chaussées chargé en 1878 de diriger les travaux de construction du chemin de fer littoral sur l'île de la Réunion.

De retour en France, il devient membre de la Société de géographie et donne le 6 avril 1888 une communication sur l'île de la Réunion en l'illustrant par ses photographies, qu'il donnera à la Société l'année suivante.  La Société de Géographie conserve une série de photographies d’Adrien Blondel qui présente principalement des paysages de La Réunion :

En 2013, une exposition créée par les Archives départementales de La Réunion et le Conseil Général de La Réunion, intitulée Les noms de la liberté, 1664-1848 : de l’esclave au citoyen, présentait ces portraits ainsi que les registres de 1848 pour « l’inscription des personnes non libres » dits « registres spéciaux ».

En 2016, le musée fait l’acquisition d’un petit album constitué de 50 cartes de visite montrant ces portraits sur papier. Chaque portrait est accompagné d’une légende qui précise les noms et le statut des personnes. L’album vient compléter ce panorama de la nouvelle population réunionnaise, ex-esclaves, nouveaux travailleurs immigrés.

Cet ensemble constitue un document important sur cette période charnière, et la société post-esclavage, en plein changement alors : l’abolition de l’esclavage en 1848 ayant entrainé une pénurie de main d’œuvre, l’immigration a été largement encouragée. Le traité de commerce franco-britannique de 1860 organise l’immigration indienne des « engagés », travailleurs Tamouls pour la plupart, vers la Réunion. Des migrants chinois arrivent aussi nombreux dans les années 1860.

Les Archives départementales de La Réunion et le Madoi conservent également des photographies de Constant Azéma, consultables sur l'iconothèque de l'Océan Indien, avec qui le musée collabore depuis longtemps :

Bibliographie

  • Virginie Chaillou-atrous , « L’engagisme dans les colonies européennes au XIXe siècle », Encyclopédie d'histoire numérique de l'Europe [en ligne], ISSN 2677-6588, mis en ligne le 22/06/20, consulté le 24/04/2023. Permalien : https://ehne.fr/fr/node/12279

Les portraits photographiques de Constant Azéma (1828-1877)

Toussaint Louverture

Ressources liées

L'année 2023 marque les 220 ans de la mort de Toussaint Louverture. Cette figure artisan de l'abolition est mis à l’honneur par la Fondation Mondiale de l'esclavage. Quelques ressources du musée en ligne :

Aller plus loin

Esclavage, (dé)colonisation et droits civiques

Ressources conservées, acquises ou produites par le musée du quai Branly - Jacques Chirac

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© musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Cyril Zannettacci

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