Hommage au sort des victimes de la Traite et du commerce des esclaves, La bouche du roi évoque aussi l’esclavage moderne perpétué par les trafiquants d’essence à la frontière du Bénin et du Nigeria. En présentant cette œuvre saisissante de Romuald Hazoumé, né en 1962 à Porto Novo (République du Bénin), le musée du quai Branly - Jacques Chirac rappelle qu’il réserve, à côté de ses collections anciennes, une place significative à l’art contemporain. Il s’agit en effet de donner une voix aux artistes extra-européens qui interrogent les contradictions traversant leurs propres cultures et la manière dont ces dernières sont perçues en Occident.
Réalisée à partir d’une gravure du XVIIIe siècle montrant un navire transportant des esclaves, l’œuvre rassemble plus de 300 masques faits de bidons d’essence et symbolisant les esclaves. Des odeurs et des sons accompagnent l’ensemble : litanie de noms d’esclaves, chants et lamentations. Sur des plateaux, cauris, tabac et verroterie rappellent les monnaies d’échanges alors utilisées.
Conçue depuis 1997 par Romuald Hazoumé et présentée en 2005 à la Menil Collection (Houston), cette œuvre en perpétuelle évolution montre l’engagement de l’artiste contre la souffrance humaine et l’injustice sociale. Elle plaide pour la liberté, le respect et la dignité.
Descriptif
56 pages • 15 x 18,5 cm • 5 €
Coédition musée du quai Branly - Jacques Chirac / Flammarion
ISBN : 9782080116239