Le 16 sept. 2025

Recherches artistiques sur les restes humains

Présentation du n°39 de la revue Gradhiva

Avec Karim Kal, Mathieu Kleyebe Abonnenc, Delphine Zigoni et les deux coordinateurs du numéro : Frédéric Keck et Lucia Piccioni.

Ce numéro explore les recherches artistiques autour des restes humains dans les collections muséales issues de contextes coloniaux. Il interroge les enjeux éthiques, esthétiques et politiques de leur représentation, à travers des contributions d’artistes et de chercheurs.

"Les restes humains collectés dans un contexte colonial et conservés dans les collections des musées d’anthropologie, sont aujourd’hui l’objet de discussions sur leur possible restitution. Ces débats sont pris dans une double temporalité, entre l’urgence du processus diplomatique de reconnaissance de la dette coloniale et la lenteur du processus juridique d’établissement de leur provenance et de leur propriété. Dans ce temps suspendu, les artistes se sont intéressés à la question et mènent des recherches qui, sans aboutir à une connaissance objective de la provenance, travaillent sur les failles, les manques, les ambivalences, en interrogeant ce qui peut ou non être montré de ces collections sensibles. Entre le 17e et le 19e siècle, les artistes jouent un rôle de premier plan dans la représentation et la diffusion des restes humains dans les ouvrages scientifiques et dans les musées. Ils produisent des dessins, des daguerréotypes, des photographies, des gravures de crânes mais aussi des moulages corporels. Entre 1841-1842, Louis-Auguste Bisson réalise le premier daguerréotype d’un crâne polynésien pillé dans des tombes lors de l’expédition de Dumont d’Urville dans l’océan Pacifique. Le moulage du corps de Saartjie Baartman de 1815, la « Vénus hottentote », est le premier artefact d’une large collection de moulages corporels reproduits en série et échangés entre les musées d’anthropologie du monde entier. Les artistes, qui au 20è siècle, ont surtout vu  le pouvoir transgressif des restes humains,  se concentrent aujourd’hui sur l’identité de l’individu derrière les crânes, ou sur une transfiguration poétique de ces ossements par l’image photographique. En partant de ces recherches artistiques dans des collections de musées européens prises dans la dynamique extractiviste du processus de colonisation, ce dossier décrit une nouvelle relation entre art et science dans la mise en valeur de collections situées entre la vie et la mort. 

à propos de la revue 

Fondée en 1986 par Michel Leiris et Jean Jamin, Gradhiva est publiée par le musée du quai Branly pour sa nouvelle série. La revue se veut un lieu de débats sur l'histoire et les développements actuels de l'anthropologie fondés sur des études originales et la publication d'archives ou de témoignages. Gradhiva privilégie aussi l'étude et l'analyse d'objets réels ou symboliques ainsi que des problématiques muséologiques et anthropologiques. Surtout, elle est ouverte à de multiples disciplines : l'ethnologie, l'esthétique, l'histoire, la sociologie, la littérature ou encore la musique. Elle s'attache enfin à développer par une iconographie souvent inédite et singulière une interaction entre le texte et l'image.

Aller plus loin

  • Gratuit (dans la limite des places disponibles)

  • Lieu :  Salon de lecture Jacques Kerchache
  • Dates :
    Le mardi 16 septembre 2025 de 17:30 à 19:00
  • Accessibilité :
    • Handicap auditif bim (T),
    • Handicap moteur
  • Public : Tous publics
  • Categorie : Les RDV du salon de lecture Jacques Kerchache

La publication

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Autour de l'événement

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