À l’image de leur cosmopolitisme et de leurs parcours musicaux multiples, l'improbable combinaison d'instruments qui constitue leur ensemble – pipa (luth à 4 cordes pincées), qanun (cithare à cordes pincées), saxophone, oud (luth), doira (tambour sur cadre), duclar (hautbois) – incarne une voix inédite de la création musicale contemporaine. Bien qu'une telle combinaison puisse sembler fantaisiste ou excentrique, ces instruments disposent tous d’une filiation musicale qui remonte à l'Antiquité, lorsque les routes commerciales transeurasiennes, connues sous le nom des « routes de la soie » ont stimulé la diffusion culturelle des luths, violes, cithares et tambours dont les origines se situent au Moyen-Orient et en Eurasie Centrale.

Les lignes méridiennes des explorations musicales des Aga Khan Master Musicians découlent d'une croyance fondamentale partagée : la tradition peut servir de boussole pour une recherche artistique orientée vers de nouvelles formes de créativité. Dans cet esprit de recherche et d’ouverture propice à l’émergence de répertoires nouveaux ils invitent pour une conversation inédite deux autres perpétuels déchiffreurs qui n’ont cesse d’explorer de nouveaux chemins musicaux : l’accordéoniste Vincent Peirani et le violoncelliste Vincent Ségal. Sur scène, les sept musiciens livrent le fruit d’un travail intensif de résidence où s’entremêlent les traditions musicales des convois des grandes routes commerciales reliant l’Asie et la Méditerranée.