Spectacle photographique de Serge Koutchinsky, avec les chants bhajan de Mirabaï et les danses teratali du Rajasthan.
à propos du spectacle
Cette création aborde le thème de la mort à travers les chants et danses mystiques du Rajasthan, auxquelles se mêlent les magnifiques photos de Serge Koutchinsky, consacrées à Manikarnika Kashi, le ghât de la crémation de Bénarès. En quête de délivrance éternelle, la crémation réalise l’acte de transcendance. La mort devient soudain illumination, à l’image de ces linceuls baignés d’une clarté presque divine.
Loin de tout voyeurisme, de tout effet de reportage à sensation, c’est la beauté vraie et pudique de ce rituel d’eau et de feu qui émane des photos uniques de Serge Koutchinsky. Les chants de louanges bhajan de la grande poétesse Mirabaï dédiés à Krishna, qui aident quarante jours durant l’âme du défunt à trouver la paix et le rituel des danseuses teratali de la région d’Udaipur, accompagne cette quête de l’intime.
Varanasi, Manikarnika ghât, le 25 octobre 2005
" De savoir que Shiva, le Grand Shiva cette fois, s’emparait de ma création, avait quelque chose de surréaliste et de divin. Avec cette exposition, je venais d’offrir à ceux qui m’avaient permis durant cinq années de photographier ce lieu, le plus sacré de l’hindouisme, de voir ce que j’en avais fait. C’était à la fois un cadeau que je leur faisais, et pour moi un honneur de pouvoir exposer sur un lieu aussi sacré, Manikarnika ghât, le ghât de crémation de Varanasi. Ces photos offertes aux Indiens brûlaient maintenant, sur le lieu où elles avaient été créées. Ce n’était pas une libération, mais le signe d’une nouvelle naissance. Comme les hindous qui viennent mourir ici pour faire de leur corps la dernière offrande aux dieux, j’offrais à Shiva (le destructeur) et à Vishnou (le créateur) mon humble travail. Je n’avais pas, comme mes voisins, pour espoir de ne plus revenir ici, mais mon nouveau karma serait désormais d’aller porter la mort et son image si cruelle chez nous, avec une vision différente ; celle que voudront bien y trouver ceux qui regarderont ces photos. Voir la mort autrement, avec tranquillité, plus sereinement, voir la mort humainement, voir la mort en face, l’accepter comme les hindous, comme une nouvelle naissance. Donner à la mort un sens d’éternité, de présence, de vie. Expliquer la mort, c’est comme vouloir expliquer la vie. Puissent ces images donner l’envie de voir la mort sous le visage que semble nous suggérer l’Inde. "Oui, mais la mort n’a pas le même sens en Inde", ai-je souvent entendu. Mais au fond, quel sens a t-elle chez nous ? Jean d’Ormesson disait récemment dans une interview que la vie n’avait pas de sens, que l’on voyait tous nos amis partir les uns après les autres, et que pour finir on partait nous aussi en vain. Puissions-nous partir avec autant de tranquillité, avec autant de joie que ces habitants du Gange."
Lettre de Serge Koutchinsky
En coproduction avec le Festival Automne en Normandie
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Gratuit (dans la limite des places disponibles)
- Durée : 01:15
- Lieu : Théâtre Claude Lévi-Strauss
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Dates :
Le jeudi 30 octobre 2008 à partir de 20:00
Le vendredi 31 octobre 2008 à partir de 20:00
Le samedi 01 novembre 2008 à partir de 20:00
Le dimanche 02 novembre 2008 à partir de 17:00 -
Accessibilité :
- Handicap auditif bim (T),
- Handicap moteur
- Public : Handicap auditif (Boucle à induction magnétique), Handicap moteur, Tous publics
- Categorie : Spectacles

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