Le 29 sept. 2017

La fin des temps dans la pensée musulmane : aspects messianiques et dimensions spirituelles

Par Christian Jambet

Nous l’inventons chaque jour, le futur, qui par la rêverie, qui par l’écriture. Retour sur la fin des temps ou les robots, les extraterrestres et le Golem rabbinique.

L’islam partage avec le christianisme la conviction, étayée par les prophéties, selon laquelle l’univers, créé par Dieu, doit inéluctablement prendre fin. Dans le Coran, les textes qui annoncent ou décrivent la fin de toute chose sont autant d’invites à se préparer au jugement de Dieu et à ses conséquences redoutables. Après avoir exposé quels sont les événements et les épreuves conduisant, selon les interprètes des textes révélés, à la destruction et à une nouvelle création de l’univers, nous montrerons quelle est l’importance des thématiques messianiques, aussi bien dans l’islam sunnite que dans l’islam chiite. Les messianismes islamiques sont l’un des plus importants vecteurs d’idées révolutionnaires, non seulement aujourd’hui, mais dans toute époque où l’islam connut des mouvements « paniques » ou sectaires reposant sur l’espérance de la venue ou du retour d’un sauveur, Jésus ou le « Bien guidé ». Nous montrerons comment divers courants du soufisme et de la philosophie ont neutralisé ce messianisme temporel en le sublimant jusqu’à en faire une doctrine de l’effacement spirituel  complet de toute chose en l’unité divine.

Né à Alger en 1949, Christian Jambet entretient depuis l’enfance une relation particulière et privilégiée avec le monde arabo-musulman, il est un des plus grands iranologue et islamologue français.
Durant cinq ans, il est l’un des responsables de la Gauche prolétarienne, mouvement d’inspiration maoïste fondé en 1968 par Benny Lévy. Il passe ensuite l’agrégation de philosophie. Sa découverte de l’œuvre du grand orientaliste Henry Corbin l’oriente vers la philosophie du chiisme. Il deviendra son élève et ami, et Henry Corbin l’emmènera en Iran en 1977.  Christian Jambet apprend alors le persan, parallèlement à l’arabe, et découvre les philosophes de l’islam, en particulier, Sohravardî (XIIe), penseur sunnite mis à mort par les juristes de Saladin. Henry Corbin lui fait découvrir la « philosophie illuminative », une métaphysique originale qui intègre l’aristotélisme, la quête platonicienne de la lumière, l’héritage de l’ancien Iran et l’islam spirituel. Dès lors, tout en continuant à enseigner, il poursuit sa réflexion et contribue à faire connaître les grands textes de la philosophie islamique. Il est actuellement directeur d’études à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (section des sciences religieuses) où il occupe la chaire « Philosophie en Islam ».   
Il a notamment publié L’Acte d’être. La philosophie de la révélation chez Mollâ Sadrâ (Fayard, 2002), Qu'est-ce que la philosophie islamique ? (Folio, 2011) et La fin de toute chose (Albin Michel, 2017). Il a par ailleurs fondé la collection « Islam spirituel », aux éditions Verdier.


  • Gratuit (dans la limite des places disponibles)

  • Lieu :  Théâtre Claude Lévi-Strauss
  • Dates :
    Le vendredi 29 septembre 2017 de 18:30 à 11:11
  • Accessibilité :
    • Handicap auditif bim (T),
    • Handicap moteur
  • Public : Handicap auditif (Boucle à induction magnétique), Handicap moteur, Tous publics
  • Categorie : L’invention du futur

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