Prix pour la photographie 2025
Après vingt années passées à l’étranger sans jamais retourner dans son pays natal, Emmanuelle Andrianjafy initie ce projet comme une manière de questionner le lien qu’elle entretient avec Madagascar, où vivent encore ses parents. Son enfance est marquée par des souvenirs de tensions, à la fois intérieures et extérieures. Ces frustrations l’avaient longtemps empêchée de photographier son pays. Avec du recul, elle porte désormais un nouveau regard sur ses parents, les lieux de son passé et sa propre présence actuelle.
Le projet débute en 2018. Elle retourne alors à plusieurs reprises à Madagascar, prenant le temps de s’immerger dans chaque lieu avant d’en saisir les images.
Sa démarche, lente et introspective, privilégie l’observation attentive au geste immédiat. Ce travail constitue à la fois un témoignage personnel et une réflexion plus large sur l’exil, l’identité et les liens familiaux à travers la distance.
Aujourd’hui en phase finale de création, la photographe souhaite conclure ce parcours en se recentrant sur ses parents et son cercle intime. Elle envisage également d’élargir sa recherche à l’Afrique de l’Est, notamment dans les régions montagneuses des pays voisins du Kenya, où elle a trouvé un refuge propice au silence et à l’apaisement.