Résidences photographiques 2020
Acte d’exploration cathartique et critique, le projet La Etapa Bruja, dénonce la misogynie généralisée et les violences faites aux femmes, en interrogeant l’iconographie de la sorcière et les liens entre magie et féminisme. Ce projet de docufiction se veut un acte performatif néo-féministe mêlant photographies, vidéos et écrits.
"La Etapa Bruja est un baromètre de la décomposition sociale et une lecture ironique des phases proposées par Sigmund Freud dans sa théorie du développement psychosexuel. J’associe ces principes psychanalytiques à des théories du complot, des dénonciations sociales, des idées et des préjugés, tout en examinant la misogynie généralisée à la lumière de notions et de symboles relevant de la sorcellerie."
Pour l’artiste Liza Ambrossio, passer par « l’étape de la sorcière » aujourd’hui signifie lutter contre les institutions patriarcales et s’éloigner des espaces longtemps considérés comme naturels pour les femmes : la souffrance et la résilience au profit de la construction d’une famille, le soutien inconditionnel de l’accomplissement professionnel et personnel de l’homme au détriment de son propre épanouissement.
Pour se faire, l’artiste a décidé de convoquer différentes références culturelles, telles que l’ero guro, mouvement artistique japonais combinant l'érotisme à des éléments macabres, les romans noirs de l’auteure espagnole Dolores Redondo ou encore le mouvement féministe américain W.I.T.C.H, qui milite pour les droits des femmes dans les années 1960. Ce projet s’appuiera par ailleurs sur des cas de violence connus et médiatisés au Mexique, en Espagne, en France et au Japon, quatre pays où elle a vécu et construit sa vision du monde.