Du 17 avril au 13 juillet
L’accrochage présente une sélection de tirages de moyens et grands formats, notamment pris à l’occasion d’une croisière effectuée par Thérèse Le Prat en Océanie où elle relia Alger, la Martinique, la Guadeloupe, Tahiti et les Nouvelles-Hébrides (actuel Vanuatu) entre le 28 juin et le 11 octobre 1937. Thérèse Le Prat est alors une jeune femme de lettres, une violoniste de talent, qui maîtrise les langues étrangères. Elle reçoit en cadeau de divorce de son premier mari, l’éditeur Guillaume Le Prat, un appareil Rolleiflex et décide d’entamer une activité photographique qui durera toute sa vie.
Elle fait carrière, après la Seconde Guerre mondiale, dans le monde du spectacle en réalisant des portraits de studio, notamment de comédiens et de personnalités de son temps. Elle connaît un certain succès, collabore à de nombreuses revues de théâtre, et publie des ouvrages de ses photographies qu’elle accompagne de ses poèmes. Au cours des années 1930, elle a réalisé des images d’un tout autre genre. Cette photographe au parcours singulier développe un regard d’auteur original, dans le contexte colonial de l’Entre-deux-guerres.
De 1931 à 1938, engagée par la Compagnie des Messageries Maritimes, elle effectue de nombreux reportages en Asie, en Océanie et en Afrique en suivant les différentes lignes. Elle produit des séries de paysages, des scènes de genre, mais également de nombreux portraits en plein air au caractère spontané, à travers lesquels son intérêt pour l’expression humaine se perçoit déjà. Exposé au Grand Palais en 1940, sous le titre « Tropiques Tristes », elle délaisse par la suite ce travail de commande le considérant comme étranger à son œuvre.
Le musée du quai Branly - Jacques Chirac conserve la plus vaste collection de photographies de ses voyages : 950 tirages, dont de nombreux tirages d’expositions et quelque 2000 négatifs, rapportés au musée de l’Homme au retour de ses périples, accompagnés d’un carnet de voyage, puis transmis au musée du quai Branly - Jacques Chirac.