En juin 1931 l’équipe de la mission Dakar Djibouti enquête sur les pirogues à voiles léboues utilisées pour la pêche à partir des plages de Dakar. 90 ans plus tard un groupe de jeunes Franco-Sénégalais mènent une contre-enquête sur cet héritage à Dakar pour comprendre ce que ces ethnologues coloniaux ont vu et ce qu’il reste aujourd’hui de cette pratique. Cela les conduit plus tard dans les réserves du musée du Quai Branly-Jacques Chirac. De fil en aiguille, d’exploration en négociation, une voile identique se réalise à Saint Louis et des vieux capitaines se remettent à naviguer. La réactivation de ce savoir est déjà une forme de restitution. 

Alter Natives expérimente et développe depuis  2010 des usages sociaux du patrimoine, en mettant au coeur de ces projets de jeunes bénéficiaires concernés. Avec une équipe interdisciplinaire elle porte notamment des actions inclusives et participatives autour de l'histoire de biens culturels africains. Elles enclenchent un processus d’emancipation des personnes, de transformation sociale, mais aussi de transformation des pratiques muséales et de la recherche historique

Site web de l’association : https://www.alter-natives.org/

Le projet débute à Dakar en avril 2008. il prend source avec Serigne, jeune homme d'une vingtaine d'années. À la nuit tombée, autour d'un feu, il raconte à ses amis son odyssée clandestine : Nous avons eu à déplorer deux morts dans la traversée. Nos deux victimes n'étaient pas malades. C'est seulement la peur qui les a emportées. Quand tu vois des vagues aussi hautes qu'un immeuble arriver sur toi, tu es si effrayé... C'est inimaginable ! Tu penses qu'une de ces vagues finira par t'emporter, tôt ou tard. C'est l'enfer. [...] Quelques mois plus tard, Serigne disparaît et le film doit continuer sa vie sans lui. Le sujet demeure le même: la traversée en Mer. D'autres jeunes rescapés rencontrés prennent la parole et relatent leur aventure. À travers sa disparition, le jeune homme revient habiter le film, laissant une empreinte, tout en ouvrant le champ à d'autres histoires, à d'autres personnages. (site du Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains)

Sélections et distinctions 

Née en 1982, Mati Diop est réalisatrice et comédienne. Elle a intégré le Pavillon, laboratoire de recherche artistique du Palais de Tokyo en 2006, puis le Studio national des arts contemporains du Fresnoy en 2007. Elle réalise des courts métrages depuis 2004 et collabore à des projets vidéos et sonores pour le théâtre. Elle reconnait une inspiration dans le travail d'Apichatpong Weerasethakul ou des cinéastes indépendants américains tel que John Cassavetes. En 2008, elle joue son premier rôle principal au cinéma dans le film de Claire Denis, "35 Rhums". Cette même année, elle présente "1000 Soleils" au festival de Cannes. Ses courts métrages ont été présentés lors de différents festivals internationaux, dont "Atlantiques" qui obtient le Tigre du meilleur court métrage en 2010 lors du festival du film de Rotterdam.

Sources complémentaires :