Il existe quelque 22 langues en Nouvelle-Irlande et un nombre impressionnant de sociétés possédant leurs rites et leurs objets propres avec une tradition artistique particulière qui leur est associée.
La mort et le culte des ancêtres sont primordiaux en Nouvelle-Irlande. Dans le nord de l’île, La cérémonie malagan qui met fin à la période de deuil, en est le meilleur témoignage. Cet imposant rituel est destiné à honorer un mort et sa famille car, en acceptant de « finir le mort », selon l’expression consacrée, les hommes captent son énergie, et sa force vitale est transférée à un membre du clan. Le défunt, quant à lui, peut rejoindre le monde des esprits, celui de ses ancêtres, et assurer la protection de ceux qui restent.
Des objets sont utilisés pour cette phase ultime ; exposés, ils matérialisent le sens de cet acte hautement symbolique. Une sculpture, en réalité, n’a de sens que si elle est active, et par conséquent efficace, dans le cadre des fêtes qui marquent la vie de la communauté : naissances, initiations, funérailles, commémoration des morts.
Dans le sud, ce sont les masques de la société tubuan, dont la fabrication est couverte par un secret, qui sont donnés aux jeunes initiés.
Ces masques continuent à fonctionner aujourd’hui. Ils n’ont rien perdu de leur puissance puisqu’ils ne sont jamais sortis de leur territoire d’origine. Aucun n’a pu être montré dans les collections publiques.
D’autres cérémonies, enfin, atteignent un autre but. Certaines d’entre elles, en effet, sont de l’ordre du divertissement, assimilées à des pantomimes théâtrales.
Ainsi, les pièces de Nouvelle-Irlande sont-elles intimement liées aux règles de la société. Toute œuvre sculptée est inséparable du monde des ancêtres et des esprits, au cœur de la vie des populations de Mélanésie. Pour autant, une création n’est jamais la représentation d’un ancêtre : elle est plutôt l’expression de sa manifestation parmi les hommes.
un art riche et complexe