Nom : BERTHOME
Prénom : François
Statut : Doctorant (EHESS - Laboratoire d’Anthropologie Sociale / lusée du quaiBranly).
Berthome François (2009-2010)
Contenu
Domaine de recherche
Pragmatique de l’action rituelle – Microsociologie des émotions – Catégorisation des esprits – Anthropologie morale – Analyse des réseaux.
Enquête de terrain sur des cérémonies pour les morts dans les villages garifunas du Bélize (Amérique Centrale).
Parcours
2007 - Actuellement : Doctorant en anthropologie sociale (LAS / EHESS) sous la direction de Carlo Severi.
2006 : Master 2 d’anthropologie sociale (EHESS)
2005 : Agrégation de philosophie.
2004 : Visiting Student & Teaching Assistant, Johns Hopkins University (Baltimore, U.S.A.)
2000 – 2004 : Ecole Normale Supérieure (Ulm) – Etudes de philosophie à Paris 1.
Projet(s) de recherche
Mon travail de thèse porte sur les modalités de relations avec les esprits dans les villages garifunas du Bélize. Un premier axe de recherche a trait aux formes d’expériences (sensations, rêve, transe, etc.) qui prêtent à soupçonner une présence spirituelle, ainsi qu’aux attracteurs contextuels (expédition en mer ou en forêt, intimité nocturne du foyer, etc.) qui président à leur catégorisation : il s’agit de restituer l’épaisseur sensible et la valeur événementielle de rencontres que l’anthropologie cognitive tend à réduire à des jeux d’inférences automatiques. Un deuxième axe a pour objet l’établissement de relations durables et personnalisées avec des esprits tutélaires : j’ai suivi des experts rituels dans les incertitudes du parcours initiatique et inventorié les modes d’objectivation de leur vocation (sous la forme de routines, d’artefacts, de techniques, de récits, etc.). Ce faisant, je me suis efforcé de remonter en-deçà du modèle normatif qui départage nettement ceux qui ont le don de ceux qui ne l’ont pas, pour enquêter sur la vaste zone grise où les vocations se font et les réputations se défont. Un troisième et dernier axe, au cœur de ma thèse, porte sur un vaste complexe cérémoniel dédié à l’apaisement des morts et à la levée des menaces qu’ils font peser sur leurs descendants. Mobilisant des réseaux de parenté d’échelle variable, ces réunions familiales centrées sur des danses cérémonielles et des offrandes de nourriture orchestrent des retrouvailles avec les morts : ni rencontres inopinées, ni partenariat durable, ces retrouvailles s’inscrivent dans un dispositif occasionnel qui a pour enjeu le règlement d’une dette rituelle. De ce point de vue, ce sont les logiques d’implication morale à l’œuvre dans la reproduction de ces cérémonies qui m’intéressent au premier chef.
En marge de mon travail de thèse, j’ai mené et continue à mener des projets comparatifs dont l’objectif est de contribuer à une microsociologie des émotions, à la croisée d’une approche interactionniste des émotions en situation (dans la lignée des travaux classiques de Bateson et Goffman mais aussi plus récemment de Jack Katz) et d’une attention à la multiplication récente des travaux naturalistes sur des émotions particulières (par exemple les travaux de Paul Griffiths ou ceux de Jonathan Haidt). Ces recherches, initiées dans mon travail de Master 2 (2006) ont déjà donné lieu à deux publications, l’une sur les « dispositifs de conciliation » (2009), l’autre, en collaboration avec Michael Houseman, sur les émotions en contextes rituels (à paraître en 2010). Je souhaite les prolonger par un travail déjà avancé sur les « techniques d’humiliation » et par une enquête en cours sur la « sorcellerie amoureuse ».
Publications
2010, à paraître, co-écrit avec Michael Houseman. “Ritual and Emotions. Moving Relations, Patterned Effusions”, in Religion & Society, vol. 1, Oxford, Berghahn.
2009, “Démêler, raccommoder. Analyse interactionnelle de quelques dispositifs de conciliation”, in C. Severi & J. Bonhomme (dir.), Paroles en Actes, Cahiers d’Anthopologie Sociale 5, Paris, L’Herne.