In the mouth of the mountain jaguar, everybody is a singing hummingbird
Résidences photographiques 2016
Dans son introduction à l’ouvrage Éloge de l’ombre de Jun’ichiro Tanizaki, Charles Moore a écrit : « L’un des buts ultimes de l’humain est de rentrer en contact avec un lieu qui lui appartient, et auquel il appartient ».
Pour les Résidences photographiques du musée, Karen Miranda Rivadeneira est retournée sur sa terre d’origine afin de photographier les populations des montagnes équatoriennes. Elle a choisi de concentrer son travail sur la province de Bolivar, paysage à la fois désertique et volcanique où les traditions incas sont encore très vivaces, et sur la province de Loja, terre des populations saraguro. Si la photographe dit être familière de ces zones, elle reconnaît ne jamais les avoir observées à travers son objectif. C’est donc à un travail de redécouverte qu’elle se prête, en tentant de questionner sa perception de la réalité à travers le prisme de ses origines et de son rapport à la nature.
Les images de Karen Miranda Rivadeneira combinent des récits factuels et fictionnels et sont imprégnées d’un réalisme magique où la frontière entre éléments conscients et inconscients est perméable. Les sujets photographiés évoluent dans le temps et l’espace et répondent à des concepts propres à leur territoire qui transcendent l’intellect et relèvent du mystère.
L’acte photographique, très souvent impromptu et fruit du hasard chez Karen Miranda Rivadeneira, doit lui permettre de saisir l’essence de ces montagnes et d’explorer l’intimité et l’identité de leurs habitants, deux problématiques qui sont au cœur du travail de l’artiste depuis ses débuts en photographie.
Série réalisée en 2016-2017.