Des costumes de carnaval de la culture carnavalesque des Africains-Américains de La Nouvelle-Orléans ont rejoint les collections du musée en 2023 et sont à retrouver sur le plateau des collections en zone Amériques.
Les Mardi Gras Indians
Nouvelle vitrine sur le Plateau des collections
Contenu
La vitrine en images
Vue sur les vitrines "Les Mardi Gras Indians", novembre 2023
© musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Julien BrachhammerLes nouvelles acquisitions
Costume de Baby Doll la « Sugar Baroness »
Les parades de Baby Dolls font partie intégrante de la culture carnavalesque des Africains-Américains de La Nouvelle-Orléans. Ces flamboyantes dames, costumées de façon provocante, accompagnent aussi bien les Second Lines, les enterrements que les sorties des Black Indians lors du Mardi Gras et de la fête de Saint-Joseph. Selon la tradition orale, cette pratique aurait débuté à l’occasion du Mardi gras de 1912 : des prostituées, majoritairement noires ou créoles de la partie basse de la ville, auraient voulu tenir tête et impressionner un groupe de rivales de la partie haute, l’actuel quartier de Treme. Gestes et chansons obscènes, alcool et danses suggestives, font partie de leur panoplie d’effets outranciers. Les Baby Dolls célèbrent le pouvoir féminin et la nécessité de reconnaître l’égalité des sexes tant durant la période de la ségrégation qu’aujourd’hui.
- Dianne Honoré
- États-Unis, Louisiane, Nouvelle-Orléans
- 2022
- matériaux synthétiques, matière plastique, alliage ferreux et cuivreux
En savoir plus dans la base de données :
Costume de Baby Doll “Hommage à Joséphine Baker”
Ce costume représente un vibrant hommage à Joséphine Baker, vedette du music-hall et icône des années folles, tout autant qu’héroïne de la résistance, militante des droits civiques et désormais « immortelle » au Panthéon. On reconnaîtra l’iconique ceinture de bananes portée aux Folies Bergères de 1927. Par cette œuvre, Dartanya Croff évoque le Paris et la France de l’entre-deux-guerres, qui constitua un refuge pour les artistes et intellectuels africains-américains, loin du racisme et de la ségrégation raciale. Depuis les années 1920, nombre d’entre eux y élurent domicile : Joséphine Baker, la peintre Loïs Mailou Jones, la sculptrice Augusta Savage, l’écrivain James Baldwin, le musicien Sidney Bechet et la chanteuse Nina Simone, pour n’en nommer que quelques-uns.
- Dartanya Croff
- États-Unis, Louisiane, Nouvelle-Orléans
- 2022
- Laine, sequins, cauris en plastique, fils et rubans dorés, coquilles d'huitre, résine, perles
En savoir plus dans la base de données du musée
- 70.2023.9.1.1
Costumes des Skull and Bones Gang
Les Skull and Bones Gangs sont des squelettes ambulants, des morts-vivants. Dans les quartiers noirs de La Nouvelle-Orléans, ils ont pour tâche de réveiller les habitants à l’aube du Mardi gras, afin de les préparer à la fête et leur rappeler la brièveté de l’existence : « You Next ! » [« Tu es le prochain ! »]. Vêtus de costumes de squelettes, arborant des tabliers de boucher souillés de rouge couleur sang et maniant des ossements de bovidés, ils vont de porte en porte sur le chemin qu’empruntera un peu plus tard une tribu de Black Indians. Leur origine remonterait au début du 19e siècle.
Les influences du vaudou haïtien et des religions africaines sont clairement apparentes dans les costumes et les autels de ces groupes. Elles sont rendues explicites dans leurs discours par l’invocation de Guédé, esprit gardien des cimetières, et de Papa Ogun, dieu du fer et de la guerre.
- Bruce « Sunpie » Barnes
- États-Unis, Louisiane, Nouvelle-Orléans
- 2022
- tissus, cuir, cornes, papier mâché, peinture
En savoir plus dans la base de données :
- 70.2023.8.1.1
- 70.2023.8.2.1
Costume du Big Chief
Ce costume représente « Fi Yi Yi », un esprit apparu en songe à Victor Harris après une période de profond désespoir. Par ses matériaux et ses tonalités beiges et brunes, il est à la fois représentatif de la tradition africaine dans les costumes de Black Indians et de la faune et la flore louisianaises. Le motif du bouclier s’inspire des masques éléphants de la culture africaine Bamiléké. Les religions et les pratiques de culte de l’Afrique de l’Ouest sont au coeur de la spiritualité africaine-américaine à La Nouvelle-Orléans, et ont fait leur chemin, depuis une cinquantaine d’années, dans les traditions carnavalesques. De nombreux Africains-Américains de la Nouvelle-Orléans observent, à la fois, la religion catholique romaine et les pratiques religieuses africaines dans leur vie. Ils utilisent le carnaval du Mardi Gras afin de les exprimer publiquement.
- Victor Harris
- États-Unis, Louisiane, Nouvelle-Orléans
- 2022
- plumes de dinde sauvage, paille, tissus, cauris, perles et sequins
En savoir plus dans la base de données :